Au XVIIe siècle, trois princes du royaume d’Allada s’affrontent pour le pouvoir. L’un d’eux prend possession d’Allada, tandis que Tè-Agbanlin fonde Hogbonou (aujourd’hui Porto-Novo) et Do-Aklin établit Abomey, qui deviendra le cœur du royaume du Dahomey. Tous trois prêtent allégeance au royaume yoruba d’Oyo. Sous le règne de Houegbadja, petit-fils de Do-Aklin, Abomey s’impose comme un État puissant. Ses successeurs, notamment Agadja, étendent le royaume en conquérant Allada et Ouidah, consolidant ainsi leur contrôle sur le commerce des esclaves.
Le Dahomey, prospérant grâce à la traite des esclaves, atteint son apogée sous le règne de Ghézo (1818-1858), qui modernise l’armée et libère le royaume du joug d’Oyo. Toutefois, l’abolition de l’esclavage au XIXe siècle fragilise l’économie, poussant Ghézo à promouvoir l’exportation de l’huile de palme, un commerce bien moins lucratif. Ce déclin économique se poursuit sous le règne de Glélé (1858-1889), mettant à mal la stabilité du royaume.
Le Dahomey est également caractérisé par un système monarchique rigide, reposant sur une société hiérarchisée et centralisée. Le roi, entouré d’une cour fastueuse, détient un pouvoir absolu. Les Amazones, femmes soldats d’élite, occupent une place centrale dans l’armée et assurent la protection royale. Le royaume, entièrement tourné vers la guerre, capture des esclaves destinés tant au commerce qu’aux plantations royales.
Au XIXe siècle, l’arrivée des Français sur la côte de l’Afrique de l’Ouest affaiblit le commerce du Dahomey. Sous le règne de Béhanzin (1889-1894), les guerres coloniales se soldent par la défaite face aux troupes françaises. Le 15 janvier 1894, cerné, Béhanzin se rend et est exilé en Martinique. Les Français nomment alors son frère Goutchili roi du Dahomey. Le royaume devient un protectorat, mettant un terme à l’autonomie du Dahomey et à son histoire souveraine, marquée par une lutte constante entre puissance traditionnelle et domination coloniale.
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