Lorsque l’on évoque les grands rois du royaume du Dahomey, les noms de Guézo ou Béhanzin viennent spontanément à l’esprit. Pourtant, un roi reste souvent dans l’ombre : Adandozan. Bien qu’il ait été l’un des souverains les plus intrigants de son époque, il demeure souvent négligé dans l’histoire officielle, à la fois visionnaire et controversé.

Adandozan accède au trône en 1797, succédant à son père Agonglo. À cette époque, le royaume est sous pression des puissances européennes et fait face à des tensions internes. Dès ses premières années de règne, Adandozan se distingue par son autorité et son désir de renforcer le pouvoir royal. Il cherche à rationaliser l’administration du royaume et à limiter les influences étrangères impliquées dans la traite négrière.

Cependant, ses décisions de réformes, notamment contre les intérêts économiques puissants, le rendent impopulaire auprès de nombreux acteurs influents, y compris à la cour. Il se heurte aussi au pouvoir grandissant de Francisco Félix de Souza, un trafiquant d’esclaves, ce qui aggrave ses conflits internes.

En 1818, un coup d’état éjecte Adandozan du pouvoir. Contraint d’abdiquer, il cède son trône à son demi-frère, Guézo, jugé plus apte à maintenir la stabilité du royaume.

Aujourd’hui, le roi Adandozan est une figure complexe, à la fois réformateur et victime des luttes de pouvoir. Il incarne les zones d’ombre de l’histoire du Dahomey, méritant une reconnaissance pour ses tentatives de modernisation.