Agoli-Agbo fut le dernier roi du royaume du Dahomey. Il accéda au trône en 1894, dans un contexte particulièrement difficile marqué par la présence coloniale française. Contrairement à ses prédécesseurs, il régna sous la tutelle directe des autorités coloniales, sans réelle autonomie. Son pouvoir était limité, et son rôle essentiellement symbolique. Ce règne imposé prit fin en 1900 lorsqu’il fut exilé au Gabon, ce qui marqua la fin officielle de la monarchie indépendante du Dahomey.

Durant sa brève période de règne, Agoli-Agbo s’installa dans le palais de son ancêtre le roi Kpengla, qu’il fit réaménager en fonction de ses besoins. Malgré les contraintes imposées par la France, il tenta de préserver la dignité de la fonction royale et de maintenir un certain respect des traditions du royaume. Il continua à jouer un rôle protocolaire auprès de la population, bien que ses décisions soient constamment surveillées, voire dictées, par le pouvoir colonial.

Agoli-Agbo représente aujourd’hui une figure historique complexe. D’un côté, il est vu comme un roi sans pouvoir, imposé dans un contexte de domination étrangère. De l’autre, certains lui reconnaissent une posture de résistance discrète, une volonté de ne pas rompre totalement avec l’héritage du Dahomey. Il n’a pas combattu par les armes, mais son attitude et sa présence sur le trône, même sous contrôle, traduisent un désir de continuité et de sauvegarde identitaire.

Son exil a clos un chapitre majeur de l’histoire du royaume. Le souvenir d’Agoli-Agbo continue de nourrir les débats sur la colonisation, la royauté et la mémoire au Bénin, témoignant de l’importance de son rôle dans la transition entre l’indépendance et la domination coloniale.