Le Tchinkoumè est un rythme traditionnel originaire de Savalou, dans la région des Mahi au centre du Bénin. Il aurait été créé par Adisso, un ancien esclave affranchi sous le règne du roi Kpengla (1774–1789) du royaume de Danxomè, qui serait revenu dans son village natal après sa libération.
S’inspirant du Zinli, une musique pratiquée à Abomey, Adisso aurait conçu le Tchinkoumè en remplaçant l’instrument principal, la jarre tambour Kpezin, par un Gota, fait à base de calebasse. Il y ajoute deux cloches appelées Gankouekoue, une paire de hochets, ainsi que deux calebasses retournées dans des récipients d’eau, appelées Tohoun, qui produisent un effet sonore particulier.
Pendant longtemps, le Tchinkoumè était joué uniquement lors des funérailles. Avec le temps, il a aussi été joué lors de rassemblements à la cour royale de Savalou et lors de fêtes locales. Dans les années 1970, l’artiste Alokpon y a intégré la flûte Kpete, qui apporte une nouvelle mélodie au rythme.
Lors des représentations, les participants s’assoient sur des bancs en cercle : les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Le griot entonne les chants au centre, accompagné des batteurs. Deux danseurs se lèvent à tour de rôle, bras légèrement ouverts, et bougent l’ensemble du corps. La danse insiste surtout sur le mouvement des épaules.
Aujourd’hui, le Tchinkoumè continue d’être pratiqué grâce à plusieurs artistes et lors d’événements festifs et culturels
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